Association CLI.M.A. 57-67-68
Identification
 
Nouveau? Créer un compte !

Dossiers météo-climato-photo


    1] Les plantes et le climat


Savez-vous que les plantes influent sur le climat ? Bien sûr pas une petite pâquerette isolée dans une plate-bande, mais un ensemble de plantes, de végétations arrive à donner, à plus ou moins grande échelle, une originalité au temps qu’il fait !

En effet il se trouve que les feuilles évaporent de l’eau à travers les petits pores qui s’ouvrent et se ferment à leur surface (comme c’est le cas pour notre peau): cette perte de l’eau pompée par les racines (l’eau monte dans la plante et la sève descend contrairement à ce que l’on pense communément dans l’expression « la sève monte » ) peut être traduit comme une transpiration de la plante  qui offre l’avantage de rafraîchir  la surface des feuilles et d’amorcer la pompe qui puise l’eau  et les sels minéraux dans le sol ! Les quantités d’eau évaporées sont étonnamment  très importantes : 500 tonnes d’eau sont envoyées dans l’atmosphère par  un pré de 0,4 ha du mois de  mai au mois de juillet, les plus ensoleillés ! Ce n’est pas rien ! Un arbre de 20 m  de haut « transpire » environ 200 litre d’eau au quotidien !


 

Cette gigantesque évaporation va automatiquement influer sur les conditions météo locales car elle humidifie l’air ; la forêt tropicale très dense donne beaucoup d’humidité qui  forme  des nuages importants et qui retombe sous forme de pluies souvent abondantes, ce  qui redonnent  aux plantes de quoi  vivre ; c’est ainsi qu’y fonctionne le cycle de l’eau.

Le problème actuel est que la déforestation à grande échelle dans certaines régions du monde tend à modifier les climats locaux car « beaucoup moins d’arbres » c’est aussi « beaucoup moins d’humidité, donc  beaucoup moins de pluie » ! Quand l’air devient moins humide (ou plus sec si vous préférez), l’ennuagement moyen régresse et les cumuls des précipitations  se font moins importants !  Dans une région située au Sud de Bombay,  au Mahabeleshwar, les collines qui composent le paysage ont été massivement déboisées, suite à quoi on s’aperçut d’un recul drastique des précipitations annuelles : de 1000 mm on est passé en quelques années à 600 mm ; de plus, les étés qui étaient supportables et un peu tempérés sont devenus désagréablement brûlants ! On s’en mord donc les doigts.


 

Les précipitations amoindries après une déforestation importante peuvent avoir d’autres conséquences ; prenons l’exemple du canal de Panama qui a besoin d’un grand apport en eau du fait du fonctionnement des écluses monumentales : les collines boisées qui entourent le canal donnaient de l’eau suffisante pour maintenir le bon niveau du canal ; comme elles ont perdu leurs arbres dans un but purement économique (vente de bois), les écologistes ont remarqué que le niveau de l’eau baissait lentement et progressivement et ont fait la relation avec la déforestation ! Aussitôt on s’empressa de sauver ce qu’il restait des forêts et de reboiser à la hâte ces collines avant d’arriver à l’irréparable !

Au Brésil on continue de faire disparaître des pans entiers de la forêt équatoriale, ce qui réduit également dans ce pays les cumuls annuels des précipitations ; localement le paysage se transforme, la forêt ne repousse  plus ou très lentement car l’équilibre naturel a été rompu ; il y a des paysages  qui se transforment  parfois en désert qui s’étendent peu à peu, notamment au Pérou voisin, bien que, dans l’état de nos connaissances actuelles, on ne connaisse pas bien le fonctionnement de cette interaction : on coupe d’immenses forêts au Brésil et le désert augmente de surface dans un pays voisin : l’effet papillon ?

                                                                                                                                                                            

Jean Beck


  par Jean-Luc