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    1] le climat sous le 2e Empire de 1852 à 1870


Le climat de 1852 à 1870 en Alsace-Moselle

 

                La 2e partie du XIXe siècle                     

 

Le temps sous le Second Empire de 1852 à 1870

 

 

de 1852 à 1855 : des étés de plus en plus chauds, des années de déficit pluviométrique

 

En 1852, le mois de janvier est doux sans trop de précipitations mais février devient très pluvieux. Mars et avril sont frais et ne reçoivent pas beaucoup de pluie. Le mois de juin qui est humide  connaît aussi une certaine fraîcheur. L'été est par contre très chaud, surtout au mois de juillet qui est également très sec : on atteint fréquemment les +35°C. Le reste de l'été, toujours chaud, est plutôt  bien arrosé en août et en septembre. Les récoltes et les vendanges sont bonnes. Si octobre est assez sec et même déjà frais, les mois de novembre et de décembre sont très doux; il tombe très peu de pluie en décembre où l'on a pu noter un déficit pluviométrique de 70%.

 

En 1853 une grande douceur marque le mois de janvier puis le froid s'installe en février et en mars, ces deux mois ayant les mêmes moyennes pour les températures; mars reste vraiment sec. La fraîcheur prédomine encore en avril et en mai. Les pluies sont généreuses d'avril à juillet avec de nouveau un temps frais en juin. Après un été des plus corrects mais avec un mois d'août trop peu arrosé, septembre se montre déjà plus frais. Les pluies sont abondantes en septembre et en octobre et les deux derniers mois de l'année sont déjà froids tout en restant secs. Décembre est même franchement glacial avec environ 7°C sous les normes.

 

L'année 1854 est surtout connue pour sa terrible épidémie de choléra qui fait des ravages en Alsace jusqu'en 1855.  L'hiver commence sans excès mais février est assez froid. L'hiver et le printemps restent secs dans l'ensemble jusqu'au mois de mai. L'été s'annonce d'emblée plutôt frais de juin à septembre : le temps est très humide en juin et en juillet puis devient sec en août et il ne tombe presque pas de pluie en septembre, ce qui n'arrange pas l'état des nappes phréatiques déjà mises à mal les 5 premiers mois de l'année. Les vendanges sont plutôt bonnes, les récoltes un peu moins. Heureusement le mois d'octobre est bien arrosé. Novembre devient vite froid.

 

En 1855 l'épidémie de choléra est progressivement maîtrisée. L'hiver est froid avec un déficit de 5°C en janvier, qui est très sec, et en février, deux fois plus humide qu'habituellement ; le froid est même exceptionnel du 16 au 27 janvier avec beaucoup de neige; mars reste également froid. Le mois d'avril est peu arrosé et ce temps sec se prolonge jusqu'à début juin. Le mois de mai est frais comme  juin qui devient très pluvieux avec également quelques inondations.  Juillet suit la même tendance car il reste frais et pluvieux alors que le mois d'août devient très chaud et sec. Les récoltes sont médiocres, les vendanges pas fameuses. Si la sècheresse sévit encore en septembre, la situation de déficit pluviométrique s'aggrave en novembre et en décembre qui sont des mois froids et secs: la température est de 3 à 4°C sous les moyennes de saison.

 

De 1856 à 1865 : les étés sont de plus en plus ensoleillés et chauds, les sècheresses fréquentes

 

En 1856 débute une  période de temps beaucoup plus chaud qui va s'achever vers 1875. Cette année-là l'hiver reste dans les normes sauf pour le mois de mars qui est assez froid, de 3°C sous les moyennes, et presque sans précipitations après un mois de février déjà sec. Le temps devient humide  en avril et en mai; il fait frais en mai  et le mois de juin redevient vite assez sec. Juillet est un peu plus frais qu'à l'ordinaire mais août se montre très chaud avec plus de 2°c au-dessus des normes. Les récoltes et les vendanges sont correctes. Le beau temps ne dure pas car septembre est frais et humide. Si le mois d'octobre est sec, novembre ne lui ressemble pas car les pluies sont au rendez-vous et le froid déjà bien présent. Pour le mois de décembre le temps redevient sec.

 

En 1857 le temps très sec s'impose de janvier à juillet : de janvier à mars on n'a pratiquement pas de précipitations. Février est froid, mars très frais avec toujours très peu de pluies. Le printemps est chaud, et on peut noter qu'à partir de cette année cette saison sera également de plus en plus chaude jusque vers 1875. Dès le mois de mai les chaleurs  excessives prennent le relais jusqu'en septembre. C'est la canicule et la sècheresse qui règnent durant 5 mois  avec des températures moyennes supérieures de 2 à 3°C selon les mois. Pour  rafraîchir l'atmosphère brûlante et nourrir la terre qui se dessèche tout le monde apprécie les orages qui animent le ciel du mois d'août. Les récoltes sont insuffisantes, les vendanges sont de qualité mais peu productive. Septembre et octobre sont heureusement assez humides. A partir de 1857 les automnes sont également de plus en plus chauds jusque vers 1866. Novembre est très frais mais également trop sec de même que le mois de décembre. Le déficit pluviométrique est très important; la ville de Strasbourg  compte sur un maigre cumul annuel de pluies à hauteur de seulement 410 mm.

 

En 1858 l'hiver est froid, de 3 à 4°C sous les moyennes habituelles de janvier à mars, mais ces trois mois sont également très, très secs comme l'année précédente; il y a très peu de précipitations en janvier et en février. Le temps sec prédomine aussi en mai et en juin, même si le mois de mai a été plus raisonnable bien que marqué par des moments de fraîcheur. Le mois de juin, par contre,  est carrément étouffant avec de fortes chaleurs montant jusqu'à +37°C, il est de 4 à 5°C au-dessus des normes ! Changement de programme pour le mois de juillet qui devient frais; août est un peu meilleur puis septembre se montre très chaud et sec. Malgré les sautes d’humeur de la météo les récoltes sont satisfaisantes. Le temps devient pluvieux et neigeux en novembre qui est déjà bien froid, alors que décembre reste dans les moyennes de saison.

 

En 1859, après un mois de janvier très correct,  février et mars sortent de l'ordinaire pour  leur douceur; à partir de cette année les hivers deviennent également de plus en plus doux jusque vers 1865. Le temps reste très sec de janvier à mars pour la 3e année consécutive. C'est le mois de mai qui tranche avec les mois précédents car il est pluvieux avant le retour d'un temps sec du mois de juin au mois d'août ; les mois d’été connaissent de très fortes chaleurs, surtout en juillet et en août où les moyennes sont supérieures de 3°C. C'est l'été le plus chaud du siècle pour les moyennes  mais pas pour les températures les plus élevées enregistrées. Ce temps sec et chaud favorise le vignoble pour la qualité de ses vins mais pas les récoltes qui sont précoces et insuffisantes. En automne le mois d'octobre se montre très pluvieux, c'est bien pire en novembre qui devient également froid. Si décembre est sec, il est très hivernal et l’on relève même -20°C en plaine le 20 décembre.

 

En 1860 on commence à voir les effets du réchauffement climatique et des sécheresses à répétition en observant les glaciers alpins : ceux-ci amorcent un retrait de plus en plus rapide qui va s'accélérer jusqu'à nos jours. Le mois de janvier est pluvieux et doux, de 3°C au-dessus des normes; février et mars sont, par contre, froids et plutôt secs avec un peu de neige en février. La fraîcheur persiste en avril avec une nouvelle sècheresse qui s'installe et se prolonge début mai, mois un peu plus chaud qu'habituellement. Puis le temps change du tout au tout car l'été devient subitement pluvieux, surtout en juillet qui connaît aussi un déficit de 2 à 3°C en moyenne. Cette fraîcheur dure de l'été à l'automne avec un mois d'août qui reçoit trois fois les quantités de pluie habituelles. C’est catastrophique pour les récoltes comme pour les vendanges. L'automne devient froid et sec au mois de novembre, digne d'un mois de décembre.

 

1861 est une année très sèche. Le mois de janvier est très froid, de 5°C sous les normes, mais le temps reste sec de janvier à février alors que le 2e mois de l 'année est tout de même assez doux. Le temps reste également sec d'avril à juin bien qu’avril et mai soient dans l'ensemble plutôt frais. L'été est de nouveau très chaud, c'est d'ailleurs le point culminant de cette période d'étés secs et chauds : après un mois de juillet assez humide dans l'ensemble, c'est le mois d'août qui est le plus chaud et qui reste très, très sec. Les récoltes sont meilleures que l’année précédente, les vendanges également. Si l'automne est dans les normes au niveau des températures, ce n'est pas le cas pour la pluviométrie qui amorce de nouveau un grand déficit : c'est le mois d'octobre qui est le plus sec; seule exception, le mois de novembre qui est très pluvieux mais qui n'arrive pas à résorber le déficit.

 

En 1862 janvier et février sont très froids et secs; c'est le mois de février qui est le plus sec mais, fort heureusement pour nos agriculteurs, mars et avril sont bien arrosés dans une certaine douceur qui se remarque aussi courant mai; le mois de Marie est plutôt sec et ensoleillé alors que juin devient frais et pluvieux. L'été, quant à lui, se trouve un peu sous les normes, surtout au mois d’août qui reste pourtant assez sec. L'automne commence comme à l'accoutumée avec des mois de septembre et d'octobre bien arrosés puis le mois de novembre se montre très frais, de 2°C sous les moyennes tout en restant plutôt sec.

 

En 1863 l'hiver commence par la douceur en janvier ; février est dans les normes pour les températures mais reste sec. Mars est humide puis les mois d'avril et de mai deviennent vite chauds. Si mai est assez sec, ce n'est pas le cas pour le mois de juin qui est bien arrosé. L'été est de nouveau chaud : les plus grosses chaleurs apparaissent en août qui est de 2°C au-dessus des moyennes de saison  mais elles sont également accompagnées de beaux orages qui apportent des pluies significatives. C’est une année agricole tout à fait correcte. Septembre est également assez humide mais le temps tourne déjà à la fraîcheur. Novembre et décembre sont de nouveau assez secs et le dernier mois de l'année reste marqué par une certaine douceur.

 

En 1864 l'hiver est long et froid d'une manière continue de janvier, de 5°C sous les normes, à février, de 4°C sous les normes. De plus il fait un temps sec de janvier à avril comme cela arrive souvent dans cette période. Le mois de juin est assez frais puis l'été se met aux grosses chaleurs et à la sècheresse, mais uniquement au mois de juillet cette fois-ci car le mois d'août est assez mitigé, de 2°C sous les normes. Les récoltes sont bonnes dans l’ensemble. L'automne est sec, davantage au mois d'octobre qui ne connaît que peu de pluies. Novembre et décembre sont froids, de 3 à 4°C sous les normes, le dernier mois de l'année étant par moment glacial et très, très sec.

 

En 1865 l'hiver est froid et neigeux en février et en mars après un mois de janvier simplement dans les moyennes habituelles mis à part la tempête de vent qui s'abat sur tout le pays le 10 janvier. Le printemps est plutôt doux et sec comme le démontrent les mois d'avril et de mai de 4°C au-dessus des normes. Un anticyclone stationne sur tout l'Europe d'une manière durable donnant un caractère chaud à l'ensemble de l'année mais provoquant également une nouvelle sècheresse. Le temps reste en effet très sec de juin à septembre, la ville de Strasbourg ne recevant pas la moindre goutte de pluie en septembre. Tout l'été reste marqué par la chaleur, surtout le mois de juillet,  mais aussi en septembre qui ressemble à un mois d'août dans toute sa splendeur. Si les vendanges profitent de ce beau temps, les récoltes s’avèrent plutôt maigres. L'automne suit la tendance puis, brusquement, le mois de décembre devient froid, de 2°C sous les normes,  et ne bénéficie pas de grandes précipitations.

 

De 1866 à 1870 : des étés toujours chauds mais plus courts, encore des périodes de sècheresse

 

En 1866 l'hiver est exceptionnellement doux en janvier de 2 à 3°C au-dessus des moyennes de saison. Le mois de mars est très pluvieux et le printemps s'annonce de nouveau très doux avec un mois d'avril sec qui connaît des températures très agréables, de 3°C au-dessus des normes. L'été est également chaud sauf au mois d'août  où l'on subit par  moment de grandes fraîcheurs avec des pluies conséquentes puisque notre région reçoit 2,5 fois les cumuls habituels. L’année agricole est très correcte. Octobre est de nouveau sec et novembre reste peu arrosé. Décembre, par contre, est pluvieux et doux.

 

En 1867 le mois de janvier est modérément froid mais aussi très enneigé puisque les précipitations sont de 2 à 3 fois supérieures aux moyennes. Puis le mois de février  bénéficie d'une grande douceur. Si mars est frais, avril se fait remarquer par ses pluies fréquentes et soutenues. Début mai est de nouveau sec et très chaud avec des températures atteignant  souvent les +28°C puis une offensive du froid perturbe la saison entre le 18 et le 25 mai avec même des giboulées de neige jusqu'en plaine les 23 et 24 mai. Juin et juillet restent frais mais l'été se rattrape en août qui est bien chaud. Le temps reste sec dans l'ensemble de juillet à septembre. Le mois de novembre est déjà froid, de 2 à 3°C sous les normes; il a également un caractère très sec. Décembre est un mois très hivernal.

 

En 1868, contrairement à la tendance de décembre, le mois de janvier est doux jusqu'au 15 du mois puis le froid est de retour : il est si intense que les rivières sont prises dans les glaces. Cela ne dure pas car le mois de février  devient très doux  mais aussi très sec tandis que mars se montre plus frais qu'à l'ordinaire. Avril est pluvieux avec le double des quantités de pluie habituelles. De fortes chaleurs marquent le mois de mai qui est de 5°C au-dessus des normes et qui est très peu arrosé. C'est le même scénario qui anime le mois de juin, beaucoup trop sec.  L'été est très chaud et placé sous le signe des orages; c'est le mois d'août qui est le plus sec. L’été chaud favorise les vendanges et les récoltes sont conséquentes. L'automne se caractérise par une pluviométrie importante, surtout au mois d'octobre où ont lieu des inondations. Novembre est plutôt sec et déjà froid puis décembre change du tout au tout pour finir l'année dans l'humidité et dans une grande douceur, de 6°C au-dessus des normes.

 

En 1869 janvier et février sont des mois secs sans excès au niveau des températures en janvier ; seul le mois de février prend un caractère doux, de 3°C au-dessus des moyennes. Mars est par moment vraiment hivernal, très frais pour les moyennes tandis qu'avril est sec et bien doux, de 2°C au-dessus des normes.  Le mois de mai est également chaud mais bien arrosé. Le temps est par contre très sec de juin à août, ceci malgré une fraîcheur persistante en juin et un temps plutôt mitigé en juillet et en août. Septembre est bien arrosé mais l'automne est également très frais puis froid d'octobre à décembre. Une première vague de froid généralisée débute le 20 octobre avec une couche de 20 cm de neige en plaine d'Alsace ; il y a même 10 cm de neige au sol à Paris. Novembre et décembre sont humides et neigeux avec des températures de 2°C inférieures aux normes.

 

En 1870 l'hiver reste dans la continuité de décembre  mais avec un froid sibérien puisqu'il fait jusqu'à -25°C en plaine, le mois le plus froid étant février. Mars reste en partie très  hivernal. La sècheresse marque les 6 premiers mois de l'année avec un déficit pluviométrique très important. Le mois de mai est bien chaud. Le mois de juillet est exceptionnellement orageux et, par moment,  caniculaire. Dans la nuit du 3 au 4 août des orages inondent les bivouacs  de l'Armée Française qui attendent de pied ferme l'assaut de l'ennemi dans le Nord du Bas-Rhin; c'est peut-être ces orages qui sont en partie responsables des premiers revers de nos troupes. Les pluies d'août et de septembre font le plus grand bien aux nappes phréatiques mais le temps devient également anormalement frais ces deux mois. Tout l'automne reste marqué par une grande fraîcheur, de 2 à 3° sous les normes, et par des pluies assez importantes qui n'arrivent cependant pas vraiment à combler le déficit pluviométrique.  Le 20 décembre une vague de froid intense, avec des températures de -20°C, touche notre pays et notre région, empêchant le général Bourbaki, venu  à la rescousse, d'atteindre et de dégager la ville de Belfort assiégée par les troupes allemandes et héroïquement défendu par le colonel Denfert-Rochereau. Le froid intense est précédé par de bonnes précipitations courant décembre.

 

 


  par beck
 
    2] le temps en Moselle Alsace sous l'annexion par l'Allemagne de 1871 à 1879


Le climat de 1871 à 1879 en Alsace-Moselle

 

de 1871 à  1875 :   des hivers et des printemps secs

 

A la suite de la vague de froid de  décembre 1870 qui a transformé les opérations militaires en véritable calvaire, l'hiver 1871 continue sur la lancée avec des températures encore très basses en janvier : on relève encore -16°C en Alsace. Les températures sont de 4°C sous les normes en janvier mais le mois de février est plus agréable. Le temps reste par ailleurs sec de janvier à mars.

Par contre, avril est très pluvieux et la fin du printemps est fraîche de mai à juin. L'été est au rendez-vous sans excès et l'automne ne dénote qu'à partir de novembre. En effet, durant ce mois, le froid commence à sévir dans une ambiance plutôt sèche comme c'est également le cas en décembre : le temps devient vite glacial avec des températures très basses puisqu'il fait déjà -21°C le 9 décembre. Les températures sont de 6°C sous les normes pour le dernier mois de l'année.

 

En 1872 l'hiver est assez sec de janvier à mars avec une certaine douceur qui se maintient le premier mois de l'année. Le printemps est fort respectable avec toutefois un mois de mai très pluvieux où tombent 2,5 fois les quantités de pluie habituelles. Mais c'est au mois de juin que tout se complique avec une terrible crue du Rhin qui fait beaucoup de dégâts dans les zones inondées dans la plaine d'Alsace.

Heureusement que, de juillet à septembre, il ne tombe pas de grandes quantités de pluie; début août, il fait même très chaud avec une canicule qui dure une semaine. Octobre et novembre sont de nouveau bien arrosés. De plus, il règne la douceur de novembre à décembre, ces deux mois sont de 2° au-dessus des normes.

 

L'hiver 1873 reste  très doux et sec  avec très peu de neige, il est même très sec en janvier. Le manque de glace sur les étangs qui servent à fournir les glacières des brasseries strasbourgeoises qui n'ont que cette ressource pour stocker la bière durant la saison chaude, oblige les brasseurs à importer de la glace de Suède et d'Allemagne du Nord par le chemin de fer.

Une certaine fraîcheur se maintient de mars à avril qui sont de 3°C sous les normes; il pleut beaucoup pendant cette période. La fin du printemps est chaude et bien plus sèche que d'habitude; les chaleurs sont même fortes en avril où l'on a relevé +28°C. L'été se passe sans excès puis le mois de septembre se montre assez frais. La fin de l'année devient froide sans brusques écarts de températures de novembre à décembre, deux mois qui restent assez secs.

 

En 1874 l'hiver est de nouveau sec de janvier jusqu'au mois de mai, presque sans pluie en février où il fait relativement froid de même qu'en mars, mais sans excès. La fraîcheur perdure en mai. Après un début d'été agréable notamment au mois de juillet qui est chaud, le temps devient pluvieux et même très frais en août. Début septembre il fait de nouveau chaud. Les récoltes fourragères sont mauvaises à cause du temps trop sec en hiver et au printemps et on doit importer de la nourriture pour le bétail.

 

On reprend également les travaux d'endiguement du Rhin à cause du risque d'inondations lors des crues du fleuve. Septembre et octobre sont très peu arrosés et le mois de novembre devient rapidement hivernal, il est de 4°C sous les moyennes. Dès le 25 novembre  une vague de froid pointe le bout de son nez et va régner sur la région jusqu'en janvier 1875. Décembre reçoit de bonnes précipitations, deux fois la norme, sous forme de neige mais aussi de pluie lors de brefs redoux.

 

L'hiver 1875 est froid jusqu'au 17 janvier; le gibier qui a subi les rigueurs de l'hiver depuis fin novembre, est décimé ; des loups, qu'on croyait disparus de notre région, rôdent autour de villages  du sud du Haut-Rhin, comme à Dannemarie. Le temps se radoucit rapidement fin janvier et devient même très doux et pluvieux. Février est de nouveau froid; un temps sec prend le relais de février à juin; en février il n'y a d'ailleurs pratiquement pas de précipitations.

Le mois de mars reste hivernal puis le printemps s'installe normalement. L'été est chaud, il commence même très tôt avec de bonnes chaleurs en mai et en juin; le contraste vient début août qui devient très frais avant le retour de fortes chaleurs à partir du 17 août. L'été est bien arrosé de juin à août puis septembre se montre assez sec.

 

Après un automne agréable, il fait de nouveau très froid à partir du 30 novembre; l'ensemble du mois est bien plus arrosé que d'habitude et accuse un déficit des températures de 2°C; décembre suit le même chemin ! On note également une baisse de l'activité solaire qui va se prolonger jusque vers 1915.

 

de 1876 à 1879 : des années humides

 

En 1876 l'hiver est rude en janvier et en février; une période de froid sec sévit du 4 au 18 janvier avec -11°C en plaine le 11 du mois. Une nouvelle période froide débute le 24 janvier et va durer jusqu'au 14 février avec -14° les 12 et 13 février. Janvier est de 4° sous les normes. Le temps est assez humide avec beaucoup de neige et de  pluie surtout fin février et tout au long du mois de mars. Le 3e mois de l'année est très agité avec une tempête le 12 mars alors que les thermomètres indiquent +10°C en plaine. A cause des pluies continuelles, des inondations ont lieu dès le 25 mars.

 

Il fait chaud à partir du 1er avril et cela va durer jusqu'au 11 du mois, les températures plafonnant toutefois à +20°C. Des gelées tardives prennent le relais le 14 avril et il tombe même de la neige localement jusqu'en plaine. Dans l'ensemble, avril et mai restent assez secs bien que le mois de Marie reste frais.

 

Il commence à faire très chaud fin juin et l'été va continuer sur cette lancée en juillet et en août également très secs. Dès le 9 août , c'est même la canicule, car il fait 30°C du 9 au 12, 31°C le 13 et jusqu'à 33°C le 14 août. La sècheresse s'aggrave : les récoltes sont mauvaises et il y a peu de plantes fourragères qu'il faut de nouveau importer pour alimenter le bétail.

 

L'automne reste  doux et assez pluvieux en septembre. Novembre est plus frais : du 9 au 12 novembre il fait même subitement froid avec des températures descendant jusqu'à -8°C en plaine. Mais, le 13 novembre, le temps se remet à la douceur avec une tempête qui arrache quelques arbres dans la région. Cette douceur va persister, avec même des records  du 2 au 8 décembre car  il fait +15°C en plaine les 2 et 3 du mois. Décembre est de 3°C au-dessus des normes et l'hiver restera doux.

 

En 1877 l'hiver est marqué par la douceur: il fait entre +16°C et +17°C le 1er janvier et même +17,5°C en plaine le 9 janvier. Une très courte incursion du froid et de la neige a lieu le 17, puis de nouveau le 22 janvier, mais rien de plus. Février reste très doux avec +14°C le 16 février. Un petit coup de froid intervient du 28 février au 3 mars avec tout de même entre -10°C et -11°C le 2 mars en plaine, le record de cet hiver ! Janvier et février ont des températures moyennes de 2°C supérieures  à la norme.

 

Mars est assez froid. Une nouvelle offensive froide a lieu du 8 au 12 mars avec -11°C le 11 mars; puis la pluie succède à la neige; dans la journée du 20 mars il tombe en moyenne 25 mm de pluie en plaine.

La caractéristique de cet hiver  reste donc la forte pluviosité qui va durer jusqu'en avril. Il fait doux en avril avec +18°C le 3, +20°C le 8 et même +21°C le 10 avril.

 

Si juin se montre plutôt chaud, ce n'est pas le cas de l'été qui va rester mitigé et sans excès : juillet est particulièrement pluvieux. La seule et brusque pointe de forte chaleur a lieu du 30 juin au 1er juillet : il fait entre 31°C et 32°C.

Septembre est bien plus sec mais aussi plus frais. Il fait encore chaud en octobre avec +20°C le 23 octobre mais sur l'ensemble de ces deux mois les températures sont inférieures de 2°C par rapport aux normes de saison. Le mois de décembre est très humide avec le double des quantités de pluie habituelles.

 

En 1878 l'hiver reste dans les normes avec deux périodes de froid: l'une du 9 au 14 janvier avec -11°C le 11  et -14°C le 12 janvier, suivie par un redoux le 15; l'autre, une petite vague de froid, s'installe du 20 janvier au 13 février mais sans grands excès; une neige de redoux blanchit les sols le 20 février puis il regèle rapidement jusqu'au 13. Si janvier est  humide, février reste sec.

 

Mars est très frais, par moment hivernal et bien arrosé comme tout le printemps et même l'été. Le 24 mai un violent orage  se transforme en ouragan et s'abat sur les villages de Gambsheim et Offendorf où des toits sont arrachés sous la violence des bourrasques alors que la température n'est que de 21°C. En juin, c'est la catastrophe : les pluies abondantes depuis mars finissent par provoquer une forte crue du Rhin; 11 digues se rompent et les dégâts sont considérables; le pont sur le Rhin à Huningue est carrément emporté par la fureur des flots. Beaucoup de villages sont sous les eaux : il y a 1,5 m d'eau dans les rues de Friesenheim, Boofszheim, Daubensand, Obenheim et Gerstheim mais aussi à Huningue, Neuf-Brisach et Rhinau.

 

L'été va  rester marqué par la fraîcheur et par une forte pluviosité, il fait même très frais en juillet. Heureusement, septembre  est assez sec, ce qui permet d'assécher un peu la région. Novembre et décembre sont de 2°C sous les normes. Le 4 décembre une tempête de neige concerne la région puis le froid s'installe du 7 au 27 décembre; il fait -12° le 11 décembre, et on va atteindre localement -24°C en plaine, -29°C en Lorraine à Toul et même -35°C dans les Vosges. En moyenne il fait -15°C le matin durant cette période à partir du 15 décembre. Le redoux intervient le 28 décembre et il fait entre +12°C et +13°C les deux derniers jours de l'année. Décembre connaît des précipitations généreuses.

 

En 1879 le début de l'hiver est froid et neigeux à partir du 6 janvier; il fait -10°C le 9 et le froid se maintient jusqu'au 24 janvier, sans excès. Février est doux par moments et très pluvieux; il fait +14°C les 9 et 10 février. Un temps plus froid prend le relais du 23 février au 1er mars avec beaucoup de neige. Un temps très frais règnera jusqu'à fin mai avec quelques pics de douceur isolés comme le 1er avril où l'on a relevé entre +20 et +21°C en plaine. Si mars est resté sec, le mois d'avril est assez bien arrosé.

 

Le temps pluvieux persiste de juin à septembre ; juillet est également très frais de 3°C sous les normes: c'est un été vraiment pourri avec une période de 16 jours consécutifs de pluie ; le 21 juillet a même lieu une tempête de type automnal avec des maximales ne dépassant pas +17°C. On ne retrouve un temps plus sec qu'en octobre mais le temps est déjà bien frais dès novembre, de nouveau bien pluvieux. S'ajoute à cela l'arrivée précoce du froid à partir du 16 novembre, ce qui marque l'entrée en piste d'un hiver mémorable ! Le 28 novembre il fait déjà entre -9°C et -10°C en plaine et les températures vont dégringoler en décembre: -14°C le 3 décembre, -19°C le 8, -20°C le 9  et jusqu'à -25°C à Strasbourg le 10 décembre avec une couche de neige qui s'épaissit.

 

Le 15 décembre il fait autour de -15°C en plaine et de nouveau -20°C les deux jours suivants. Les -18°C et -19°C sont encore souvent atteints notamment pour la veille de Noël qui connaît un froid sibérien. Le redoux n'intervient que le 29 décembre en cours de journée. Décembre reste tout de même assez sec. Alors que novembre est de 3°C sous les normes, le mois de décembre a atteint un record car il est de 11°C à 12°C inférieur aux moyennes habituelles.

 


  par beck